JF
Jérémy Frick
Capitaine de Servette
Le gardien du temple grenat
Le Servette FC est redevenu un club qui compte, qui attire et qui gagne avec un capitaine qui ne joue pas toujours et qui a même été remplacé juste avant le moment le plus important de sa carrière de gardien: une séance de tirs au but en finale de Coupe de Suisse. Jérémy Frick n’a rien dit, n’a rien montré, sauf le trophée Aurèle-Sandoz qu’il a soulevé quelques minutes plus tard en premier, comme vingt-trois ans plus tôt son prédécesseur et modèle Eric Pédat. Dans ce monde de l’immédiateté, du paraître, de l’ego et de l’intérêt personnel qu’est devenu le football professionnel, Frick le mal nommé a su s’imposer avec des valeurs qui n’ont plus cours: la fidélité, la patience, le sens du devoir et de l’intérêt collectif. Avant de goûter aux joies d’un titre, des soirées de Coupe d’Europe et d’une convocation en équipe nationale, le Genevois de 31 ans a connu les galères, deux faillites (Servette et Bienne), le Stade de Genève vide ou presque. Comme quatre autres joueurs de l’effectif actuel qui ont connu la Challenge League, Jérémy Frick incarne ce Servette qui ne cesse d’avancer mais qui n’oublie pas d’où il vient.
Laurent Favre
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